Jean-Paul Luthringer est né le 20 mai 1923 à Paris. Après deux ans d'études de Droit, il entre à l'Ecole des Beaux Arts, section sculpture, dans l'atelier Gaumont. Il y obtient le prix « Doublemard » et diverses mentions à d'autres concours. En 1949, il expose au « Salon d'automne », en 1950, au « Salon de la jeune sculpture », en 1957, à la première « Biennale de Paris » au pavillon de Marsan.

Outre ces expositions personnelles, Luthringer participe à de nombreuses expositions de groupe en France et à l'étranger. Citons en France : « Formes Humaines », au musée Rodin (1964, 1968, 1976), « Imagiers en plein air » à l'église Saint Gervais à Paris. A l'étranger, il expose au musée des beaux arts de Frankfort sur le Main et au « Bruxelles Art », la même année 1957 ; au musée national de Mexico en 1958.

Parallèlement à sa carrière d'artiste, Jean-Paul Luthringer enseigne les arts plastiques avec bonheur et succès à l'Ecole Nationale des Arts Appliqués à Paris et, pour couronner ses mérites un peu plus tard, il est chargé de cours à l'Ecole Polytechnique.

Si l'on parcourt les réalisations très diverses du sculpteur, dans le domaine public, on remarque des statues de caractère religieux, telle la statue de Saint Wandrille à l'occasion du treizième centenaire de l'abbaye normande, telle Notre Dame des Miracles, dans la cathédrale de Saintes, tels une Vierge en pierre et l'évêque Saint Germain qui lui fait pendant dans l'église de Saint Germain en Laye.

Dans le domaine de l'art religieux, il convient de rappeler l'ensemble réalisé dans l'église Saint Thibaut des « Grandes terres » à Marly le roi : La cuve baptismale, l'autel et le tabernacle en cuivre doré.

Parmi les nombreux bas-reliefs, on peut citer ceux du palais de justice et du tribunal de commerce d'Abbeville, ceux de nombreux groupes scolaires (Huningue en Alsace, Saint Germain en Laye), du lycée de Saint Germain en Laye : la porte d'entrée.

Dus au ciseau du même artiste, il faut citer quelques bustes : Parmi les contemporains, celui du Docteur Devraigne, Président du Conseil Municipal de Paris, celui de Monsieur Darnel, à la Fondation Darnel de Versailles, celui de Monsieur Ricard au stade Paul Ricard de Noyal sur Vilaine, celui de Monseigneur Michon, évêque de Chartres

Cependant l'activité du sculpteur s'exerce dans les domaines les plus variés : Citons une fontaine en laiton à l'hôpital de Saint Germain en laye, une autre fontaine, celle-ci en bronze, à Marly le roi, une série de douze vases en pierre, au titre des Monuments Historiques, au château de Saint Germain en laye, des décorations en grès pour les écoles maternelles et primaires de Versailles et même une sculpture « ludique » en polyester aux écoles maternelles de Marly le roi.

Dans une oeuvre monumentale se déploie le génie de l'artiste, ce sont :

         Le mémorial de Huningue, en Alsace, taillé dans une pierre monolithique de 17 tonnes, représentant un homme debout devant le voile d'un drapeau.

         Le mémorial de Puteaux, à la Défense, représentant le Général de Gaulle, toujours avec l'accompagnement du voile d'un drapeau.

         Le mémorial de Saint Germain en Laye, représentant l'abbé de Porcaro.

On voit que l'oeuvre de Jean-Paul Luthringer présente une grande variété, tant dans les sujets que dans les matières et les techniques employées. Aussi son activité comme graveur de médailles mérite une attention particulière : A la Monnaie de Paris, vingt six médailles portant sa signature qui honorent des célébrités d'aujourd'hui, comme Louise de Vilmorin, comme Jacques Tati, comme Paul Guth, comme Jean Anouilh, comme le Colonel Rémi, comme Louis Pauwels, comme Piem, ou du passé d'Epicure à Choderlos de Laclos.

Dans la taille de la pierre se révèle son inspiration la plus fidèle, il aime à cultiver cette belle tradition, tournant le dos aux caprices de la mode. C'est alors qu'on découvre « un art silencieux », pour reprendre l'expression d'André Malraux. A travers ces formes simples et épurées parle une grâce plus spirituelle que matérielle. L'art y répond à sa véritable fonction : Illustrer la vie, oui, mais en tentant d'exprimer ce qui la dépasse.

Propos recueillis par le Professeur Jean-Dominique Sanson

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